Hello, I'm your mind !

Les flash-back. Je déteste ça. Et pourquoi faut-il que ça arrive toujours au mauvais moment, quand on en a le moins besoin ? Et celui-ci n'a pas raté. C'était un souvenir plein de tristesse, de peur. Surtout la peur. La peur de se faire attraper.

~ Quelques mois auparavant ~

Il fait chaud. Une chaleur torride. Le soleil tappe sur ma peau d'une façon si brûlante et horrible, j'ai l'impression que je ne vais pas survivre. Que tout va s'arrêter là. Quelle étrange sensation. J'espère ne plus jamais la ressentir, d'une manière ou d'une autre. Je m'efforce de marcher normalement, de ne pas baisser la tête. Ma fausse cicatrice me paraît tout à coup bien mal faite, et si on me braque une lumière sur les yeux ... Pour l'instant, mes lunettes de soleil à verres épais m'empêche de croiser le regard du soleil, et ainsi qu'on ne remarque pas que la lumière ne se reflète pas dans mes yeux. Ce que fait normalement tout corps habité par une Âme. Dès que je vois un coin d'ombre, j'essaye de m'y engager. J'espère trouver un hôtel. Un hôtel qui me conviendrait, pas trop exposé. Avec pas trop de Traqueurs ou d'Âmes, si possible ... Même si la soirée commence, le soleil est toujours présent. C'est un inconvénient, en Arizona. Je ne peux pas me permettre d'aller chez ma grand-mère qui habite Tucson, ce serait trop risqué. Même si je brûle d'envie d'avoir des nouvelles de mon frère et ma soeur. Ils étaient partis chez elle. Pas revenus. Donc je n'irai pas. Trop risqué.

Je tourne dans une petite rue où je vois soudain le logo « HOTEL » lumineux se détacher dans la pénombre. Je pousse un soupir de soulagement. Celui-là devrait aller, je crois. Et puis je suis trop fatiguée. J'ai eu trop de stress, il faut absolument que je me repose. Et malgré encore quelques secondes d'hésitation, je finis par entrer à l'intérieur. Surtout que si l'on me voyait rester debout dans la rue en regardant cet hôtel, on pouvait tout imaginer. Les pires choses. Les choses vraies ...
A l'intérieur, mon coeur bat la chamade. J'ai ôté mes lunettes, bien obligée, mais garde les yeux baissés. J'espère qu'ils ne vérifieront pas, sinon c'est la fin. La fin de tout. Que ferais-je s'ils m'attrapent ? Fuir ? Me suicider ? Je verrais. J'avance vers le comptoir et demande une chambre d'une voix posée. Enfin, j'essaye. Je ne sais pas ce que ça donne vu de l'extérieur. Est-ce que je donne l'impression d'être calme et normale ? Une Âme parfaite ? Ou au contraire une humaine qui essaye de cacher sa véritable nature ? Qui fuit ? Qui a peur ?

Heureusement, on ne me fit pas le test des yeux. Apparemment, je devais bien jouer mon rôle et l'Âme en face de moi être bien naïve. Mais après tout elle n'était pas censée recevoir des humaines dans son hôtel. Elle dit qu'elle allait me donner une chambre. Soulagée, je me détendis un peu et sentis la pression s'évacuer et mes épaules se relâcher. Elle se leva en disant qu'elle revenait, qu'elle allait voir quelle chambre elle pourrait me donner. Je hochai vaguement la tête et restai près du comptoir, à attendre debout qu'elle revienne enfin. Les minutes passèrent. Cinq. Puis dix. Que se passait-il ?

Je commençais à sentir la peur qui montait et l'adrénaline se jouait un passage dans mes veines. Ne pas paniquer, ne pas paniquer, rester calme ... Elle devait sûrement être tombée sur quelqu'un de l'hôtel dans un couloir et s'était mise à discuter, et m'avait oubliée ! Oui, c'était sûrement ça. Alors j'allais garder bonne figure, rester calme et aller m'asseoir sur un de ces sièges rouges installés en cercle, du genre « salle d'attente ». D'attente pour quoi ? Se faire attraper ? Je me giflai mentalement. Je devenais parano à force. Mais il fallait être prudent.
Le fauteuil était confortable mais je restais raide, le dos bien droit. J'ignorai l'homme qui se tenait deux sièges plus loin, et qui attendait, comme moi. Je ne fis pas non plus attention quand il s'intéressa à moi, me regardant avec froideur. Comme pour me voir réellement. Je n'y fis pas attention. J'attendais trop que la secrétaire revienne.

Dernière édition par Ellana Wate le Jeu 9 Déc - 19:15, édité 1 fois

Mes yeux se ferme, pourtant, je ne veux pas dormir. Non, pas maintenant. Pas assis sur cette chaise de bureau inconfortable. Pas un verre de café de la main. Tiens, je ferais mieux de poser sur la table se verre de café.. Mais je n'ai même pas le courage de lever le bras. Je suis épuisé. Mon corps minable d'humain me le fait comprendre. Sa y est. Je dors. Comment je sais que je dors ? Parce que c'est toujours le même rêve qui vient me hanter. Chaque nuits, lorsque je dors, ce qui n'est pas le cas de toutes les nuits, le même cauchemar apparait et me rappelle ce maudit jour où je n"ai pas réussi à l'attraper. Elle, mon seule échec d'ancien Traqueur. Ellana ! Une dernière pensée avant de me laissé envahir par le flot tumultueux de mon rêve : Chuut, taisez vous maintenant, le film va commencer !

J'entre dans le bureau de Zane. Les contours ce qui m'entoure commence à se dessiner. Je suis encore jeune et frais. Oui, je n'ai ces lourdes cernes qui m'habitent aujourd'hui. Je n'ai qu'une envie, grimper tout les échelons et marquais l'histoire des Traqueurs. Je suis bien loin de me douter que je vais marquer cette histoire avec beaucoup plus d'impact que prévue. Les contours sont très bien dessiné maintenant. On se croirait dans un film. Je traverse la pièce, et me dirige vers Zane. Zane, mon amante. Ma supérieure. Entre nous, ce n'est pas une relation fusionnel basée sur l'amour. Non, pas du tout du tout.. C'est plutôt.. Une relation basé sur le plaisir que pouvais nous apportais nos ébats, ça ne va pas plus loin, et cela nous conviens à tout les deux. Nous ne sommes pas fait pour une vie de couple. Non, nous sommes beaucoup trop indépendant l'un et l'autre, beaucoup trop calculateur, manipulateur et violent. C'est presque comme ma jumelle féminine. Sauf qu'on est pas jumeaux, et que je couche régulièrement avec elle. J'arrive devant son bureau, où elle m'attend, assise, calme, le visage impassible. Les portes se ferment derrière moi. Il ne reste plus que nous deux. Je me demande ce qu'elle veut, pourquoi m'a t-elle appelé alors qu'il y a trois jours elle m'a donné pour mission de trouver la planque des rebelles du désert qui se font appelé : Noria. Nous restons immobiles, à nous fixais dans le moindre mot, avant qu'elle se décide à ouvrir la bouche, et m'explique rapidement qu'un groupe de rebelle a été vu à Tucson, mais qu'ils ont réussi à s'enfuir avant l'arrivée des traqueurs sur place. Elle veux donc que je me rende là bas, histoire des les intercepter si ils décident de revenir. Je lis dans ses yeux que c'est une sorte de punition. Elle m'en veut de ne pas encore avoir trouvé les Rebelles de Noria. Pourtant, elle sait que je suis son meilleur agent, et que les rebelles sont très dures à dénicher. Mais elle est impatiente. Impatiente de prouver à tout le monde qu'elle est une excellente chef traqueuse. Je la regarde, impassible, avant d'exploser, comme toujours. Je n'arrive jamais à contenir mes émotions. La violence et la haine s'emparent toujours de mon misérable corps d'humain..

SI TU M'ENVOIE LA BAS, JE FAIS COMMENT POUR TROUVER LA TRACE DE NORIA MOI, HEIN ? TU ME PUNIS C'EST ÇA ? TON ORGUEIL DÉMESURE NE SUPPORTE PAS DE NE PAS ENCORE AVOIR DE RÉSULTAT ?

Je tape du point sur sa table de bois. La douleur m'envahit la main, mais mon regard est toujours aussi noir. Zane ne bouge pas. Ne dit rien. Ou plutôt, je ne lui laisse pas le temps de parler, je sors sans attendre la suite, et marche à grand pas vers mon bureau. Là, j'ouvre la porte d'un coup de pied rageur, et cri à mes deux subordonnés. Car oui, en temps que Lieutenant des Traqueurs, j'ai le droit à deux hommes qui m'obéissent aux doigts et à l'oeil, qui ont eux même des hommes qui leurs obéissent. Rien de bien compliqué. Je leur cri donc, sous leurs regards étonnés, mais légèrement blasé. Oui, ils sont habitué à mes crises de nerf.

VOUS DEUX, PRENEZ 5 HOMMES AVEC VOUS, ON FILE A TUCSON, ORDRE DE MADAME !

Je souligne bien le Madame, histoire de montrer mon agacement. La suite de mon rêve est plutôt flou. C'est sûrement un passage bien peu important. Tout devient plus clair dès mon arrivé à Tucson. Le soleil brille bas dans le ciel. Il doit nous rester environs 3;4h avant la tombé de la nuit. Ils faut nous dépêcher. Rapidement, je donne des ordres à mes hommes, et me rend chez le shérif de cette ville. Il faut qu'il face passer un avis de recherche sur le réseau internet des habitants. Toutes personnes apercevant un humain doit m'appelai sur mon numéros de portable. Une fois que c'est fait, je vais m'installer dans un hôtel avec mon équipe. Il nous reste à peine une demi heure avant la tombé de la nuit, et nous en profitons pour dormir. Il faut économiser au maximum nos forces, nous risquons d'avoir une longue nuit. La demi heure passe, mais aucune alerte ne nous réveille. Nous continuons à dormir. Puis une heure, et là, mon portable sonne. Je saute de mon lit et le décroche. Un habitant a vu depuis son balcon une jeune femme se déplacé dans les rues, ayant un comportement bizarre. En effet, elle donnait l'impression qu'elle fuyait ou se cachait de quelques choses. Je le remercie, et lui raccroche au nez. Pas le temps d'attendre ses autres formules de politesses. Je réveilles sors de ma chambre, et réveilles les 7 hommes qui m'accompagnent. Je leur murmure.

Vous vous répartissez un peu partout dans la ville. Une humaine a été repérer. Je veux que vous me la trouviez et que vous la rapportiez. Elle sait peut être quelques choses sur le clan de Noria.

Une fois mes ordres donnaient, je repars dans ma chambre chercher une lampe de poche. A peine suis-je ressortit de ma chambre qu'une jeune secrétaire vient me rentre dedans, l'air apeuré. Son visage se décontracte à ma vue, et elle me dit, d'une voix qu'elle veut calme.

Monsieur, il y a une humaine dans le hall ! Elle attend une chambre ! J'ai pensé qu'il serait peut être mieux de vous prévenir.

Sans lui laisser le temps de comprendre ce qui se passe, je disparais. Enfin, je ne suis plus près d'elle. Déjà, je cours dans les couloirs de l'hôtel, mon téléphone à la main, ordonnant à deux de mes hommes de me rejoindre le plus vite possible. Puis je descend dans le hall, et la voix, seule, silencieuse. Je m'approche d'elle, et lui m'assoie à coté d'elle, prenant l'air d'un touriste.

Bonjour. Vous venez souvent par ici ?

Je lui adresse un sourire charmeur.

L'homme qui s'était tourné vers moi m'adressa la parole, cette fois. Je ne voyais toujours pas la fille de l'accueil revenir, et me dis d'être prudente car c'était peut-être elle qui avait prévenu l'homme qui venait de me parler. Un Traqueur ? On ne sait jamais ...
Bonjour. Vous venez souvent par ici ? me demanda-t-il.
Il me lança un sourire qui aurait pu me paraître charmeur, si il ne contrastait pas aussi fort avec ses yeux qui brillaient d'une leur froide, mauvaise. On aurait dit qu'il se forçait à sourire. Je relevai les yeux vers lui tout en essayant de ne pas rencontrer de lumière trop vive. Je comptais jusqu'à trois dans ma tête, pris une grande respiration mentale et me lançai. Il aurait pu trouver cela bizarre de me voir respirer un grand coup avant de lui adresser la parole ...
En fait, non. J'habite plus au sud, et je viens de temps en temps voir ma grand-mère qui habite à Tucson.
Je lui adressai à mon tour un sourire malicieux et charmeur. J'espérais que le mensonge allait passer. Mais, après tout, ce n'était même pas un mensonge ! Il était vrai que je ne venais pas souvent ici, même quand j'habitais dans ma maison, avec ma famille. Et il était vrai que ma grand-mère habitait à Tucson. Je n'avais pas envie de la trahir si elle était encore humaine, mais après réflexion, il était certain qu'elle ne l'était plus, si même ils envoyaient des Traqueurs parce qu'un humaine venait dans un hôtel, c'est que tous les habitants avaient étés manipulés. J'éprouvais un petit pincement au coeur en pensant à cette adorable vieille, à présent, femme, ma grand-mère qui était toujours aux petits soins pour moi et mes frères et soeur. Elle nous accordait tout, tout même ce que Maman ne voulait pas nous donner. Un peu comme toutes les grand-mères, quoi. A moins qu'elle ai réussi à s'enfuir quelque part, un endroit de bien caché. Elle avait peut-être réussi à rejoindre un groupe de rebelles, qui sait ? Mais mon espoir se fana vite quand je me rendis compte qu'elle n'était pas ou en tout cas plus en conditions et en assez grande forme physique pour entreprendre un tel voyage et une telle épreuve. Elle devait donc avoir été capturée comme les autres, avec mon frère, ma soeur. Je les aimais tant ...

Mais je ne devais pas penser à ça une nouvelle fois. Déjà, le regard de l'autre se fit plus inquisiteur et plus froid encore, si c'était possible. J'y décelais néanmoins une petite étincelle de quelque chose qui pourrait ressembler à de la curiosité, ou une curiosité bien morbide et très bizarre ... Cet individu me faisait froid dans le dos. Sa façon de vous regarder, ce regard perçant qui semble vous transpercer et lire au plus profond de vous, vos pensées les plus intimes. L'impression de ne rien pouvoir cacher. C'était comme ça pour tous les Traqueurs ? Parce que si oui, je comprenais mieux pourquoi on leur avait donné ce rôle.

Allait-il mordre à l'hameçon ? Pas évident. J'attendais sa réponse ou sa réaction en essayant tant bien que mal de soutenir son regard de glace qui s'était fiché dans le mien. Sacrée épreuve. J'avais l'impression qu'il savait tout. Mon sourire se figea légèrement, mais mon regard ne bougea pas. Je sentis un frisson descendre le long de ma colonne, le long de mon dos.